
Certaines semaines aussi sont de trop. Trop de gens agressifs, trop de travail, trop d'ennuis. Un Trop galopant, bouffant. Lequel, misère au vent, effacerait les petits bonheurs trop timides pour être perçus, trop fugaces pour laisser trace, trop petits pour éteindre les soucis, muets comme des harpes sans cordes vocales.
Cesser de se plaindre, et tenter, avant le noir éphémère de cette courte nuit d'été, de glaner suffisamment de nourriture épistolaire pour envelopper de légèreté quelques rêves éparpillés.
Laisser tomber les poignets, laisser les doigts vagabonder, baisser les épaules, et les mots arrivent enfin jusqu'à la pulpe des majeurs qui dansent au rythme de ce flou prenant corps.
Mais n'importe quoi Juliette. Ca veut rien dire ton truc. Tu laisses tomber les mots comme on abandonne des oripeaux, comme on affale la grand voile. Essaie de trouver un peu de tenue, un peu de rigueur, un sens, une histoire, avec un début, un chemin, une fin, une colonne vertébrale.
Non, ce soir Juliette goûte à la mollesse de l'errance, et s'y berce jusqu'à l'ivresse.